Infamante frontière imposée dès juillet 1940 par l’armistice franco-allemand du 22 juin 1940, la ligne de démarcation a partagé la France en zone occupée par les nazis et zone non occupée gouvernée par le régime politique dictatorial du maréchal Pétain.
Pratiquement figé fin 1940 après des modifications, le tracé de la ligne dans la Vienne a pu être précisé commune par commune, pratiquement village par village, grâce à plusieurs cartes établies entre 1940 et 1943, et grâce à de nombreux témoignages, ainsi que par plusieurs lots d’archives peu connus ou inexploités jusqu’à présent.
La surveillance du côté non occupé fut assurée par l’armée française et par la gendarmerie nationale. La sous-préfecture de Montmorillon, dotée d’un service de police nationale avec deux commissariats à Chauvigny et Lhommaizé, fit de nombreux et intéressants rapports de police. Les postes de contrôle permanents allemands étaient en zone occupée aux croisements de la ligne avec les routes nationales ou départementales, une « Kommandantur » étant installée dans chaque chef-lieu de commune occupée.
Un système de laissez-passer (« Ausweis ») fut mis en place. Une typologie des « Ausweis » dans la Vienne a pu être établie selon les périodes d’occupation et les populations concernées : non frontalière ou frontalière.
La ligne est évoquée au travers des passeurs ayant permis des milliers de passages clandestins dans la Vienne. L’existence de passeurs « professionnels » ou de passeurs « profiteurs » est abordée ici sans tabou. Leur nombre restreint ne doit pas occulter l’action de très nombreux passeurs désintéressés. Des témoignages sont présentés, souvent inédits, qui apportent un éclairage nouveau.
Le passage consistait également à transmettre clandestinement du courrier, activité très réprimée par l’occupant. Des récits inédits illustrent cette activité.
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La ligne de Démarcation dans la Vienne
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